
A mon frère Léon
23 juin 2025
J’ai de la gratitude pour ton arrivée comme successeur de Pierre, le travail que tu accomplis déjà avec simplicité et le souhait qu’il soit l’émanation du collectif. Tes paroles sont justes et sincères, ta pensée et ton cœur sont tournés vers les pauvres de notre terre. Tes premiers mots sont des appels à la paix dans les pays en guerre, à l’unité au cœur des églises, au dialogue interreligieux, signes d’unité de toute l’humanité.
Merci pour tout cela, je reconnais ainsi en toi un homme d’Evangile, soucieux de la justice. Merci aussi pour ton humilité face à la tâche à accomplir et les décisions difficiles que tu auras à prendre. Je souhaite m’arrêter ici sur l’attention aux pauvres que tu évoques dans tes prédications et te partager ma pensée :
Les plus pauvres du monde, partout et toujours sont les femmes lorsqu’il y a la guerre, la faim, le pouvoir des hommes et des dictatures. Jusqu’au bout de leurs vies, jusqu’au dernier stade de leurs souffrances, elles continuent à donner, à nourrir, à soigner, à apaiser, à protéger la vie de leurs enfants. Beaucoup d’entre elles se sacrifient et malheureusement sont aussi sacrifiées par le pouvoir et la puissance, y compris dans nos pays dits démocratiques. Qui entend leurs cris ? Qui comprend que leur foi en la vie est plus grande que tout ?
J’ai comme toi l’âge de soixante-dix ans. C’est pour cela que j’ose t’appeler aussi simplement mon frère Léon. Nous avons déjà beaucoup vécu et avons été témoins de nombreuses situations, nous avons beaucoup appris et nous sommes émerveillés de la foi des hommes et des femmes de notre terre, de l’amour de Dieu et de la beauté de la création. Nous savons à quel point les femmes jouent un rôle premier et créateur dans nos familles, nos histoires personnelles, nos engagements, notre foi et notre quête spirituelle. Partout elles sont apôtres de l’unité et de la paix quand il y a discorde, et pourtant premières victimes de la violence générée le plus souvent par des hommes.
Lorsque nous constatons que les femmes ont la dernière place dans l’église et dans le monde, c’est la réalité, Christ nous demande de les positionner à la première place. Il l’a fait lui-même avec la samaritaine au bord du puits, avec les trois Marie et bien d’autres qui sont restées cachées.
Je te fais alors cette demande : nommer des femmes cardinales issues des cinq continents et dans toutes les églises nombre de femmes diacres, prêtres et évêques. Nous pouvons parler d’unité en Christ et de paix dans le monde qu’à la seule condition qu’en nous-mêmes et dans nos églises le féminin et le masculin soient réconciliés.
Telle est l’intuition qui m’habite depuis de nombreuses années, portée par l’expérience vécue dans toute forme d’organisation professionnelle, associative ou ecclésiale. Nous ne sommes pas sur terre pour détenir un pouvoir sur les autres mais pour être signes, hommes et femmes ensemble, que tout est réconcilié en Christ.
Tu nous as dit que tu ne pouvais être pape sans nous, j’ose alors porter cette demande devant toi. Je sais que ce message te parviendra.
Ton frère, Michel
« Avant la venue de la foi, nous étions gardés en captivité sous la loi, en vue de la foi qui devait être révélée. Ainsi donc, la loi a été notre surveillant, en attendant le Christ, afin que nous soyons justifiés par la foi. Mais, après la venue de la foi, nous ne sommes plus soumis à ce surveillant. Car tous, vous êtes, par la foi, fils de Dieu, en Jésus Christ. Oui, vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif, ni Grec ; il n’y a plus ni esclave, ni homme libre ; il n’y a plus l’homme et la femme ; car tous, vous n’êtes qu’un en Jésus Christ. Et si vous appartenez au Christ, c’est donc que vous êtes la descendance d’Abraham ; selon la promesse, vous êtes héritiers. »
Lettre de Paul aux Galates
Longue prière - d’après le psaume 18 - Psaumes insolites
Tu es, Seigneur, le Dieu que j’aime,La pierre sur laquelle je m’appuie.Dans ma prière, je me confie à toi,Tu es le Dieu qui rend libre.Louange à toi, Souffle de vie,Quand je t’appelle, tu es présent.Je me sens forte face à l’adversité,Tu me sauves et me fais tenir debout.Mes soucis m’empêchaient de vivre,La peur des autres me bloquait,Je restais prisonnière de relations compliquées,J’étais prise à mon propre piège.Alors, dans le silence, je me suis apaiséeEt une prière a jailli de mon âme,De là où il est, mon Dieu m’a écoutée,Mon cri a provoqué chez lui une émotion :Il se met en colère, la terre en tremble,Un feu dévore ses entrailles,Il refuse qu’une femme soit humiliée,Atteinte à ce qu’il a fait de plus beau !Alors, il vient et se fait proche,Il vient visiter la terre,Il fait souffler un vent de tempête,Nul ne peut y résister.Dans les coins les plus sombres de l’humanité,Il vient mettre une lueur,La lumière éclate dans les ténèbres de mon cœur,Je ne croyais pas cela possible.Je me concentre sur la vie qui m’habite,Mes pieds sont ancrés sur la terre,Le souffle de ma respiration m’envahit,Peu importe le bruit du monde, je n’ai plus peur.Dieu mon Dieu m’a écoutée,Par un geste de tendresse, il me relève,Il me délivre de mes angoisses,Et ouvre en moi une espérance.Le Seigneur pose un regard sur le juste,Il élève plutôt qu’il abaisseCelle ou celui qui suit son cheminEt garde sa parole dans son cœur.Ton commandement est toujours devant moi,Je ne m’écarte pas de ta loi d’Amour,Tu me donnes à la mesure de mon cœurEt selon mes actes de justice.Tu aimes les justes et les humbles,Mets en lumière ceux qui restent dans l’ombre,Tu tends la main à celui qui est tombéEt deviens l’ami de celui qui est seul.Tu es pour moi un maître et un guide,Sur mon chemin, les obstacles s’effacent,Grâce à toi, mon pas est plus léger,Je me sens libre et joyeuse.Dieu, mon Dieu, ton chemin est droit,Je me nourris de ta parole,Tu protèges celle qui a mis sa confiance en toi,J’en fais la douce expérience.Qui est Dieu, sinon celui que je prie ?Existe-t-il un socle plus solide que lui ?Oui, c’est bien ce Dieu qui me rend forte,Il me rejoint sur le chemin que j’ai choisi.Avec l’agilité d’esprit et la bienveillance du cœur,Il me fait tenir debout dans l’adversité,Il exerce ma main à donner plus qu’à prendre,Et mon regard à aimer plus qu’à ignorer.Par ton soutien, mon Dieu, tu m’assures une vie douce,Ta patience envers moi m’émerveille,Tu me libères de mes querelles intérieures,Tu m’élèves et me rends plus sûre de moi.Béni sois-tu mon Seigneur,Je te rends grâce devant mes frères,Tu me fais triompher de toutes mes peurs,Tu m’arraches à toute forme de violence.Pour tout cela j’écrirai un psaume de joie,Matin et soir je dirai une louange,J’apprendrai à mon tour à aimer,Et mon âme en sera élevée.