Adélie et David

27 septembre 2024

En prononçant vos noms chaque jour de cette semaine dans ma prière, j’en écoute la sonorité. Vous avez des lettres en commun, le A, le D, le i. J’aime entendre ces lettres chanter, vibrer comme à l’origine du langage entre les êtres.

Aleph en hébreu, est le signe de l’harmonie, première de l’alphabet, c’est le principe premier de toute chose et de tout être, l’unité par excellence. Chaque être est Un à l’image du Créateur.

Daleth en hébreu, est la lettre du don, de la démultiplication de ce qui a été reçu, c’est le passage de l’unité au pluriel, au multiple, signe de l’abondance. Le Daleth appelle à donner et à recevoir, à se donner et se recevoir.

Iod en hébreu est l’étincelle divine qui a besoin de s’incarner, c’est le signe de l’action qui s’inscrit dans le temps, poser des choix, des actes qui durent.

Ces trois lettres parlent de chacun de vous et de votre unité, de votre amour naissant et déjà accompli, ce sont les prénoms choisis par vos parents, ils marquent votre histoire et font que vous êtes uniques. L’amour élève, l’amour transforme, il se démultiplie, il est inscrit dans le temps et par-dessus le temps, il révèle l’être aimé dans ce qu’il a de plus beau et de profondément bon. Les âmes se rencontrent et se sourient sans s’encombrer de mots, c’est la naissance d’une joie profonde que nul ne peut ravir.

Adélie, aujourd’hui, tu es seule, David vient de mourir à l’aube de ses 33 ans. Ta tristesse est immense, le sentiment d’injustice insoutenable. Soutenue par tout l’amour qui t’entoure, toi seule peut guérir ta peine et retrouver le souffle de vie qui t’anime. En quelques mois votre amour s’était déjà transformé, il était devenu inconditionnel au point d’avoir le projet d’unir vos vies et de créer la vie. La beauté de votre union, nul ne l’effacera, la grandeur de votre amour, nul ne la détruira, la rencontre de vos âmes est à jamais scellée.

Que David soit en paix et reçoive la vie en abondance. Que le ruisseau de tes larmes, Adélie, féconde ta vie et lui donne sens. Gratitude pour votre amour, qu’il soit célébré et béni. Que vos parents, vos amis et vos proches soient fassent fructifier la leçon d’amour que vous leur donnez.

David et Adélie sont tous deux journalistes du «  Telegraph  » à Londres. David Knowles réalisait tous les jours des podcasts sur la guerre en Ukraine. Adélie est fille de Philip et Sophie, amis très proches, Sophie réalise les aquarelles de ce blog. La signification des lettres hébraïques est issue du travail de Michel Moché @ "le coeur des signes"

La mort - d’après le psaume 83 - Psaumes insolites

Dieu, je t’en supplie, prends la parole  !

Tu sembles immobile et muet

Quand la mort frappe en pleine vie

Et que nous sommes là, démunis  !

 

Il y a une révolte en nous-mêmes,

Une émotion que nous ne pouvons contenir.

Pourquoi ce visage si doux s’est-il effacé

Alors que son nom est sur nos lèvres et dans nos cœurs  ?

 

Nous avions scellé une alliance avec toi

Et tu nous promettais la vie, le bonheur,

Nous sommes aujourd’hui face au néant

Et nos larmes ne cessent de couler.

 

Nous attendons un signe, un réconfort,

Il nous vient de nos amis, nos proches :

Nous nous serrons les uns contre les autres

Pour être sûrs que nos cœurs battent encore  !

 

Comment la mort peut-elle avoir un sens

Alors que nous aimons la vie plus que tout  ?

Et toi, ami, que deviens-tu

Derrière ce visage apaisé et sans vie  ?

 

Dieu, fais tourbillonner la mort

Comme une paille qui vole dans le vent,

Comme le feu qui consume les broussailles,

Si tu pouvais la faire disparaître à jamais  !

 

Une tempête s’est levée en nos cœurs,

Et pourtant nous nous tournons vers toi

Pour chercher une réponse à la souffrance.

L’amour peut-il s’éteindre avec la mort  ?

 

Nous voudrions nous élever, rester dignes  !

Evoquons les noms de ceux qui sont partis,

Ils se mélangent avec le tien,

Toi, Dieu d’amour et d’éternité.

 

Eh bien  ! Que la mort le sache :

Toi seul a pour nom «  Dieu de vie  »,

Que nos âmes le murmurent sur la terre,

Et que nos cœurs en soient réconfortés.