D’où vient la sagesse ?

2 janvier 2022

« La sagesse est brillante, elle ne se flétrit pas. Elle se laisse facilement contempler par ceux qui l’aiment, elle se laisse trouver par ceux qui la cherchent. Elle prévient ceux qui la désirent en se faisant connaître la première. Qui se lève tôt pour la chercher n’aura pas à peiner : il la trouvera à sa porte ». Livre de la Sagesse 6,12-1

D’où vient la sagesse sinon des sages ? Peut-on compter les étoiles du ciel ou les grains de sable des bords de mer. Peut-on connaître ce qui vient du ciel et ce qui vient de la terre ? Peut-on mesurer la grandeur de l’amour ? Toute question est bonne mais aucune ne donne pour autant la sagesse ! Car la sagesse préexiste à tout, présente dans la nature, elle trouve sa perfection dans chaque être vivant même s’il l’ignore et ne sait la nommer.

La sagesse est divine de nature et d’essence, et comme tout ce qui est divin, elle ne se divise ni se morcelle, elle est une et entière en tout être vivant, même si l’ego de ce dernier met tout en œuvre pour bien la cacher. La sagesse ne se donne ni ne se reçoit, elle est là, disponible, prête à se déployer dans notre esprit et envahir tout notre être, sans réserve.

J’ai eu longtemps la faiblesse de croire (et c’est encore souvent présent) que la sagesse comme l’amour sont à chercher à l’extérieur de soi alors qu’ils sont présents en soi : ils sont notre souffle, notre raison d’être, cerveau droit et cerveau gauche, rencontres entre la terre et le ciel. Nous avons juste un peu de mal à les voir et avons même tendance à les enfouir un petit peu par faiblesse ou par peur.

Peut-être préférons-nous admirer les sages, les saints ou les êtres de lumière, pensant que la sagesse dont ils vivent et rayonnent est totalement de l’ordre du rêve et quelque peu inaccessible ! Alors il est peut-être bon avant même d’exercer sa générosité et d’entrer dans une démarche de compassion pour les autres de se répéter à soi-même autant de fois que nécessaire :

« Dieu m’a créé tel que je suis, avec ma part d’ombre et ma part de lumière, mais rempli de sagesse et d’amour, capable de sagesse et d’amour, là où je vis maintenant ».

« Dieu m’a créée telle que je suis, avec ma part d’ombre et ma part de lumière, mais remplie de sagesse et d’amour, capable de sagesse et d’amour, là où je vis maintenant ».

La sagesse est à l’esprit ce que l’amour est au cœur, elle prend sa source en Dieu et guide nos pas dans l’ombre comme dans la lumière. Comme un arbre, nous pouvons la reconnaître à ses fruits. Le fruit de la sagesse est joie intérieure. Cette joie est en nous comme un rocher qui affleure sur la côte, visible et brillant lorsque la vague se retire, recouvert par la marée et invisible au regard, mais bien présent et prêt à se montrer à nouveau.

N’as-tu pas remarqué que les sages ont un sourire qui illumine tout le visage et clarifie le regard ? Oui, le fruit de la sagesse est joie et, comme le sourire ou le rire, est transmissible à l’infini.

Mais comment trouver la sagesse en soi quand toute notre vie nous semble désordonnée, encombrée ou dénuée de sens ? Comment la trouver si notre représentation du monde nous semble plus de l’ordre de la folie que de la sagesse ? La sagesse est l’âme du monde, nous l’approchons et la touchons à chaque fois que nos yeux s’ouvrent à la beauté et à la grandeur, mais notre réflexe premier est d’essayer de la capturer ou de la prendre en photo plutôt que de s’offrir le luxe de la contempler quelques instants. Il est bon quand on la sent si proche de juste réaliser qu’on respire et qu’on est vivant et l’âme du monde se met à parler à notre âme et la sagesse vient irriguer tout notre être : c’est notre part de divin qui s’expose et se donne. On se sent comme un ange dans un tel moment, témoin de ce qu’il y a de plus beau, mais l’ange connait aussi ses parts d’ombre qui l’invite à un peu d’humour et beaucoup d’humilité.

Accueillir la sagesse en soi, c’est épurer son esprit de ce qui l’encombre, faire rentrer la lumière dans les coins sombres, retrouver l’unité de son être, corps, âme et esprit. Lao Tseu dit que « le sage respire avec les talons » ! C’est un vrai travail d’incarnation. Quelque fois, on entend dire que la sagesse vient avec l’âge, je n’y crois pas beaucoup, je pense que la sagesse est une et entière dès le départ. Nous avons deux pieds, celui de la sagesse et celui de l’amour, il n’y a plus qu’à avancer et à vivre dans la conscience de ce qui nous porte.

« Si l’un de vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu - il donne à tous généreusement sans récriminer- et elle lui sera donnée ; mais qu’il demande avec foi et sans hésitation ». Epître de Jacques 1,5

La sagesse s’apprend en aimant - d’après le psaume 111 (110) - Psaumes insolites

Alléluia !

Je te remercie, Dieu de tout mon cœur,

Devant les justes de la terre je te rends grâce !

 

Tes actions sont simples et innombrables,

De chacune nous tirons un enseignement,

J’y vois la splendeur et la beauté,

J’apprends la justice et la paix.

 

Oui, de tes actions, je fais mémoire,

Tu es un Dieu tendre et compatissant,

Tu donnes à manger à ceux qui ont faim,

Et te souviens de ton alliance ;

Tu aimes chacun avec une force incomparable,

Et nous confies la nature en héritage.

 

Vérité et justice sont les œuvres de tes mains,

Sagesse est la loi que tu promulgues,

Tu les établis dans le cœur des humains,

Une éternité d’amour s’ouvre devant eux.

 

Tu apportes la liberté à ton peuple,

Il honore ton nom d’une louange,

Tu le délivres de ce qui l’accable,

Il se rassemble pour chanter ton amour.

 

L’amour gratuit de Dieu est le commencement de la sagesse,

Ceux qui l’accueillent en leurs cœurs deviennent lumière,

Ils posent sur leurs semblables un regard de compassion,

Leurs louanges et leurs témoignages sont éternels.