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Et si la spiritualité était physique...

6 juin 2022

Pourquoi une bonne marche dans la nature est-elle réparatrice ? C’est si bon de sentir , ses cuisses, ses mollets, ses pieds un peu douloureux après une bonne journée de randonnée. L’esprit nous semble mieux à sa place après l’effort, l’âme a rejoint la beauté qu’offre le paysage et la nature nous rappelle que nous avons été créés purs comme une source, forts comme un arbre, souples comme des herbes qui ondulent, beaux et belles comme la lumière à travers les feuillages, images du divin tels les reflets du soleil sur un lac.

La spiritualité ne peut nous élever que si nous acceptons d’habiter notre corps dans toute sa beauté et son imperfection. Ce corps est attiré et relié à la terre, avec son cœur qui bat, sa respiration qui purifie tout l’être à chaque inspiration et rejette ce qu’il reste de douleurs à chaque expiration.

Le corps parle, sent l’émotion qui monte, accueille ce qui vient et se met à prier quelque part entre la terre et le ciel, faisant se rejoindre l’âme et l’esprit.

Quand je pense à quelqu’un que j’aime, j’ai comme une bouffée de tendresse qui me vient du cœur, je souhaite juste me lier, me relier corps et âme et c’est ce qui se passe très simplement.

La spiritualité s’inscrit dans les gestes les plus simples, se glisse dans le sourire du regard, se faufile entre deux émotions pour inviter à aimer.

L’âme est spirituelle par essence et n’a pas besoin de grand-chose sinon d’avoir l’espace suffisant entre le corps qui court et l’esprit qui gamberge pour que le divin se révèle et s’épanouisse.

Il ne nous est pas demandé de nous abstraire de nous mêmes pour être bons, généreux ou spirituels. Notre seule mission est sans doute de vivre en conscience chaque petite chose pour goûter les grandes choses qui nous sont données mais nous semblent si souvent cachées. C’est quand nous sommes bien dans le terreau de la réalité que nos actes et nos paroles commencent à prendre du sens.

Si Lao Tseu dit " le sage a l’esprit dans les talons", c’est sans doute qu’il l’a expérimenté dans son corps. Et ce n’est pas étonnant alors que Jésus marche sur les eaux, guérisse les aveugles avec sa salive, impose les mains et, jeune ressuscité, demande à manger du poisson grillé à ses amis sur la plage. La recherche spirituelle nous ramène toujours à notre humanité.

La spiritualité est incarnée ou n’est pas. C’est un acte de tendresse du corps à l’âme qui allège l’esprit de ce qui l’encombre, nous rapproche du monde et des autres pour y contempler l’essentiel.

Vos réactions à ce texte :

Le sujet est d’importance. Souvent ceux qui rentrent sur un chemin spirituel font une grande erreur, celle de séparer le spirituel du profane or tout est un il n’y a qu’un seul monde , qu’une seule création un seul esprit qui initie et vivifie tout. les taux vibratoires sont différents mais non séparer. le comportement de celui qui est sur son chemin est unifie, le même sur tous les plans, c’est d’ailleurs ce qui permet de percevoir l’authenticité du cheminant si ce qu’il dit ce qu’il montre est cohérent avec le chemin, si les paroles sont en accord avec les actes tout va bien avec les difficultés du chemin de connaissance, où tout évolue à chaque moment, sinon c’est une tromperie et il est facile de se tromper soi-même. Ne pas séparer le spirituel du profane est le signe d’un véritable ouvrage sur le chemin que tout est UN, et qu’ainsi chacun réunifie son existence en lien avec l’essentiel sur tous les plans. Michel Moché

Merci pour cette réflexion profonde qui invite à nous laisser glisser en nous-même. “La spiritualité est incarnée ou n’est pas” dis-tu. Je trouve cela très juste, puisqu’il n’y a de spiritualité qu’au travers notre humanité. Ceci parait paradoxal lorsque l’on regarde la définition de la spiritualité qui, selon notre Robert national, la désigne comme “ce qui est indépendant de la matière”. Larousse, dans la même veine nous dit qu’il s’agit de la “qualité de ce qui est esprit, de ce qui est dégagé de toute matérialité”. Etrange non ? Notre chemin spirituel est bien souvent, en effet, tracé dans notre esprit. Mais ce dernier devient bien vite encombré et ne nous permet pas de l’expérimenter concrètement. Nous ne pouvons le faire, à mon sens, qu’au travers de ce que la Vie nous a offert, à savoir un corps, siège de nos perceptions. Tu cites Lao Tseu et je trouve cela très à propos. “Le sage a l’esprit dans les talons”. Sans doute est-ce parce que c’est l’endroit le plus éloigné de notre tête Sourire et le plus ancré à notre réalité terrestre ! Car il nous dit aussi (au tout début de son très beau texte, le Tao-te king) que la particularité de l’être humain est sa capacité à nommer. Cette extraordinaire faculté lui offre une grande capacité à échanger, parler, bâtir,... Mais nommer c’est spécifier, désigner, et donc séparer, isoler, morceler, réduire : une porte, une maison, le monde, toi, moi, les autres, bien, mal, etc. Très pratique Pour acheter une baguette de pain, discuter philosophie ou vivre sa vie humaine ! Mais c’est aussi la naissance de nos désirs et de notre égo : ceci plutôt que cela, agréable-désagréable, moi et pas lui, etc... Si nous nous identifions à notre mental, il nous est alors facile de nous égarer dans nos pensées forcément réductrices de la réalité et il nous est aussi bien difficile d’appréhender la spiritualité, qui nous invite au contraire à unifier...et faire silence. Le corps est donc d’une aide fondamentale pour nous unir de nouveau avec ce dont il est fait, de la poussière d’étoile et beaucoup de vide. Lao Tseu nous dit d’ailleurs que ce ne sont pas les murs d’une maison mais bien l’espace intérieur, le vide que nous habitons. Ce n’est pas non plus l’argile mais le vide de la jarre qui permet d’accueillir le contenu. Il nous invite donc à nous laisser retrouver le chemin de ce “vide” qui finalement contient tout. Peut-être est-ce pour cela qu’une randonnée dans la nature nous vide de nos pensées et nous donne le sentiment de nous reconnecter au “grand tout”, ce “vide” que Lao Tseu nomme d’ailleurs la “Grande Mère”. Stephan Dandrel

Tu écris : La spiritualité ne peut nous élever que si nous acceptons d’habiter notre corps dans toute sa beauté et son imperfection

Mon chemin est axé sur cette notion que nous sommes déjà la source et que le corps est son temple.

Que de notre bouche coule sa parole et son chant. Que nos mains et pieds effectuent les actions concrètes nécessaires.

Il y a très longtemps, en une fraction de seconde j’ai eu la vision de la perfection intrinsèque du corps de l’humain et depuis, je me suis rendue compte que l’humain ne cessaient de le détruire par différentes façons.

Accepter son corps dans sa beauté et ses imperfections superficielles me semble être une démarche puissante au delà des mots quand tout va bien. Elle invite l’accueille total de ce qui est, quand cela est.

Accueillir la douleur sans se provoquer les souffrances.

Je ne pense pas que l’humain doit accéder à une quelconque spiritualité pour soi disant grandir, comme beaucoup le pense.

Je ressens que l’humain est déjà spirituel par essence et qu’il lui est proposé de laisser être et vivre cette essence dans toutes les cellules du corps pour que cette matière dense puisse s’alléger et se simplifier.

Quand je laisse mon âme me montrer le chemin et œuvrer au travers de ma matière ouverte et en conscience, la simplicité, la légèreté, l’évidence, la beauté font parties de mon quotidien.

Quand je contracte, force, contrôle et fige, alors je suis en souffrance.

Je suis dans une période de calme après une grosse tempête et je peux percevoir plus clairement cette source et ce qu’elle me susurre à l’oreille. C’est bon !

De toute ma vie, dans plusieurs domaines, la restriction me suis. Elle me guide vers cette source. Je dirais que c’est mon exercice, mon chemin de croix. Depuis 30 années, elle m’oblige à me remettre en question, à agir, à approfondir, à découvrir, à chercher etc.....

J’ai dépassé, compris, analysé, transcendé, mes croyances et conditionnements.

Et aujourd’hui, je perçois que cela vient me chercher encore plus en profondeur. Il me semble que quelque chose de subtile reste encore, comme un lien m’empêchant de libérer cette restriction.

Je suis en ce moment dans cette observation et en connexion avec mon âme pour qu’elle me montre véritablement le chemin à parcourir pour accéder à l’abondance qui m’est réservée.

J’aime particulièrement ces phrases :

Je veux être à la hauteur de tes exigences,
 
Chaque jour ta parole m’y invite.
 
Lorsque je m’éloigne de toi,
 
Je m’assieds et médite sur tes volontés,
 
Je trouve mon plaisir dans ta loi d’amour,
 
Tu élargis mon cœur.

Isabelle Augagneur

La spiritualité est incarnée, ou elle n’est pas.

Là je suis bien d’accord avec toi.

C’est à partir de nos relations concrètes les uns avec les autres que notre vie s’exprime, se partage. Et donc aussi notre lien avec Jésus incarné, et avec les autres incarnés Olivier Morand, prêtre

Dualité de l’être - D’après le Psaume 119 - Psaumes insolites

Que ta bonté m’accompagne, je me tiendrai debout
Et mettrai en pratique tes paroles,
Je suis comme un migrant sur la terre,
Je ne fais que passer, accueille-moi tel que je suis.
 
Mon âme est pure,
Elle ne demande qu’à faire ta volonté,
Mais souvent mes pensées m’en éloignent,
Mon orgueil prend le dessus !
 
Je veux être à la hauteur de tes exigences,
Chaque jour ta parole m’y invite.
 
Lorsque je m’éloigne de toi,
Je m’assieds et médite sur tes volontés,
Je trouve mon plaisir dans ta loi d’amour,
Tu élargis mon cœur.