mdt } pensées & spiritualités

Ô toi qui souffres

1er juillet 2022

Je pense à ta souffrance et si je pouvais, je l’endosserais pour te soulager un peu. Il y a des moments où la souffrance est si forte que tu voudrais tout lâcher, te laisser aller et t’accrocher à quelques idées bien sombres. Tu le sais, ce trop plein est lié à l’accumulation de tant de maux endurés durant des mois, des années. Tu ne peux oublier ceux qui t’ont fait du mal, et ces évènements douloureux qui reviennent souvent se présenter à toi.

Je voudrais t’aider, mais ne sais ni ne peux me mettre à ta place, les mots réconfortants ne suffisent plus, les remèdes te sont pénibles. Je me sais pourtant empathique avec un bon penchant pour la compassion mais je m’aperçois que je ne peux porter ton fardeau. Je me contente alors de me mettre en présence de ce qui t’arrive et de prier un peu en y mettant toute la tendresse possible. La souffrance de chacun est un drôle de mystère souvent si profondément enfoui en soi-même qu’il en est enfermé, verrouillé…, et le mal se nourrit de lui-même faisant naître un autre mal encore plus fort, une violence intérieure.

Je regarde alors mes propres souffrances et essaie d’y discerner quelques causes, certaines sont anecdotiques, passagères, émotionnelles, d’autres semblent plus tenaces. Le corps enregistre tous ces évènements et dit stop, l’activité est trop forte, la pression mentale à son comble et l’Ego en bagarre. Le psychisme et l’esprit encombré semblent être pour moi les causes premières de la souffrance, y compris celle du corps. Tout est Un et rien n’est dissocié. Certains soignants font facilement le lien entre une partie du corps souffrante et telle problématique psychique ou émotionnelle. Le mal est en fait une affaire très personnelle que la science connait et guérit en partie, heureusement, mais il peut être guéri totalement qu’à force de patience, d’écoute de soi-même et de son cœur et par un long travail de désenclavement de l’âme.

Ma petite expérience montre que le travail intérieur, l’exposition au grand jour de soi-même y compris dans ses zones d’ombres, le laisser place au travail bienveillant de l’âme sont de réelles voies de guérison. Il y a en nous une part de divin qui peut tout guérir et tout sauver.

Aucun d’entre nous ne peut qualifier la souffrance de l’autre, encore moins la dénier ou la juger, mais nous pouvons être là, en présence ou à distance, mesurer ce qui entre la souffrance du corps et le mal à l’âme pèse le plus lourd, essayer d’écouter et de comprendre, puis aimer, juste aimer. C’est vrai qu’il n’y a pas de mot quand la souffrance est trop forte. Y a -t-il davantage de mots quand l’amour et la joie sont trop forts ? Peut-être un simple regard suffit, un simple regard d’amour, il n’y a aucune autre réponse à la souffrance de l’autre quand on n’est pas soignant.

« Dieu nous laisse souvent les maladies du corps pour guérir celles de l’âme. » Nicolas Herman, dit Jean de la Résurrection 17e siècle

Ô toi qui souffres, quel est donc le mal qui te ronge ? Vient-il des violences de ce monde et d’un manque d’amour ? Vient-il de ton corps souffrant qui t’empêche d’être toi-même ? Vient-il de ton Ego qui voudrait te façonner autrement que tu es ? Vient-il encore de ton âme tellement envahie de tracas de la vie qu’elle ne peut plus sourire à l’intérieur ? Vient-il d’une perte de l’être aimé ? Ou seulement d’une peur de vivre et de mourir ?

Nomme bien l’origine de ton mal et si tu le peux, accepte-le comme un passage pour vivre mieux. Si la science est là pour soigner ton corps et peut-être même ton esprit, ton travail intérieur est tout aussi important, il dégagera ton âme de ce qui l’encombre. Donne à ton âme du temps, de l’espace et de l’amour, elle contribuera à ta guérison et inondera ton corps et ton esprit de lumière, elle te fera naître à une joie plus dense et plus forte que tous les maux.

« C’est dans le silence intérieur que se font toutes les prises de conscience. » Lytta Basset

J’ai confiance, une âme sœur ou un ange ou peut-être Dieu lui-même t’apportera le réconfort et s’émerveillera avec toi du chemin que tu as parcouru. La guérison vient mais ce n’est pas toujours celle qu’on attend.

Quand je souffre, tu es là - Extraits d’après le psaume 102 - Psaumes insolites

Seigneur, je suis là devant toi,
Je ne sais pas si tu entends ma voix
Car le silence s’est installé entre nous,
Je t’en prie, montre ta présence,
Viens à ma rencontre et parle !
 
Je ne vois pas les jours passer,
Mon corps est douloureux jusqu’aux os,
Mon cœur est comme une terre desséchée,
La soif m’empêche de penser,
A force de crier ma souffrance,
Je ne sais plus où j’en suis !
 
Je ressemble à un oiseau du désert
Ou à une chouette dans les ténèbres,
Je veille toute la nuit
Sans trouver le sommeil,
Le jour, le monde entier semble me juger,
Ou peut-être suis-je submergée par la honte !
 
L’amertume est ma nourriture,
Et mes larmes ma boisson ;
Je ne sais pas ce que tu penses de moi,
Mais je me sens oubliée, rejetée !
L’ombre gagne sur mes jours,
Mon âme en vain cherche la lumière.
 
Dieu doux, je sais pourtant que tu es là,
Depuis toujours on parle de toi,
Tu dis aux plus faibles que tu les aimes
Et ouvre un chemin à ceux qui sont perdus ;
Hommes et femmes les plus fidèles te prient,
Ils gardent confiance en toi.