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Sois bienveillant avec toi-même

14 novembre 2022

Pour les uns le besoin de reconnaissance est permanent et peut engendrer un sentiment d’insatisfaction ou d’inaccompli. Pour d’autres ce besoin se manifeste par l’impression d’être méconnu ou mal compris ou encore connu sous une image de soi faussée, tronquée, faible reflet de ce qu’on imagine être ou représenter pour l’autre.

Bien se connaître est un grand travail, se reconnaître comme fils ou fille, frère ou sœur, père ou mère, corps et esprit, âme sensible héritière de la terre et du ciel est l’œuvre d’une vie.

Lorsque tu ne te sens pas ou peu reconnu-e par les autres, n’est-ce pas souvent le signe que tu as en ce temps une bien faible estime de toi-même ? La bienveillance que tu peux avoir pour toi-même, avec tout ce que tu es en beauté et en imperfection, n’est-elle pas le premier pas vers l’amour et la liberté ? Tu peux être reconnaissant pour le corps dont tu as hérité, l’esprit unique qui t’habite, les émotions que tu traverses et que tu sais quelque fois bien cacher alors qu’elles reflètent la sensibilité de ton âme. Ce simple salut envers toi-même est pour moi le seul chemin qui peut te guider vers l’amour inconditionnel.

Ce premier pas commence peut-être par un travail et un choix de renoncement : cesser de porter un jugement sur ce que tu es ou ce que crois être, sur ce que tu trouves laid en toi, sur ce que nous réalises ou crois réaliser. Ce renoncement est sans doute un des plus difficile mais il est à portée de joie dans le sens où il est source d’une vraie paix intérieure.

Être bienveillant envers soi-même, c’est être exigeant aussi pour nous montrer tels que nous sommes et non tels que nous aimerions être ; c’est nous reconnaître vivants, dépositaires de ce qui nous a nous a été donné, comblés par ce qui nous a été confié, délestés de ce qui nous pèse, modestes sur l’impact que nous avons ou croyons avoir sur les autres et le monde, mais présents, juste présents à ce qui est.

La bienveillance apaise notre besoin insatiable de reconnaissance : l’amour a le pouvoir de surgir là où nous ne l’attendions pas ou plus. C’est un temps de liberté qui s’ouvre, laissant au passé le poids de ce qui nous encombrait et l’image que notre ego voulait donner de nous-mêmes.

C’est en ce sens que j’accueille comme une feuille de route extraordinaire cette parole divine transmise depuis par le peuple hébreu de génération en génération. Cette parole est chaque matin étonnamment nouvelle :

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Lévitique 19,18

La recherche du bonheur invite à mettre en œuvre ces deux amours en même temps, c’est la rencontre de la part divine des êtres qui nous habite. Si nous en avons conscience, les rencontres deviennent divines, elles aussi !

Le Seigneur veille sur toi – d’après le psaume121 - Psaumes insolites

Je me tourne vers le ciel pour demander de l’aide
Et fais silence en attente d’une réponse.
Est-ce de la terre ou du ciel que me viendra un signe ?
L’Eternel me montrera-t-il sa présence ?
 
Ton Dieu veille sur toi le jour et la nuit,
Infime Présence, il accueille ce qui est bon en toi
Et respecte le chemin que tu choisis,
Chaque jour, il prend soin de ton âme.
 
Tu es le seul maître de ma vie,
L’Eternel se tient discret à tes côtés,
Rien ne pourra t’atteindre
Si tu lui donnes ta confiance.
 
Oui, l’Eternel ton Dieu garde ton âme,
Ta vie est pour lui un trésor :
Si tu gravis une marche, ou si tu la descends,
Il veillera sur toi, aujourd’hui et toujours !

Vos réflexions et inspirations :

Le chant ce matin est monté
sorti de la nuit sombre
où il s’était enfui,
 
le chant du cœur transi
par l’absence infondée
de qui l’on aime intensément,
 
le chant de l’attente patiente
inscrite en lettres fortes
sur le vélin qui garde l’âme
des attaques perverses,
 
et dans l’aube soudaine
le chant s’est fait louange
au pas de l’ange
venu soulever
la chape de ténèbres
qui voulait s’imposer.

N’auriez-vous pas emprunter son pas à cet "ange venu soulever la chape de ténèbres qui voulait s’imposer ? Agnès Gueuret