Sois généreux envers toi-même

22 mai 2022

Quelque fois ou souvent, tu te malmènes, pensant que tu n’es pas à la hauteur ou simplement inutile, mal à l’aise dans la relation ou différent-e de l’image que tu voudrais donner de toi-même. Tristesse ! Moment sombre ! que faire de toi quand il ou elle t’encombre ?

La question de l’amour de soi est cruciale pour vivre bien ou mieux et mesurer sa capacité à être heureux et le mieux possible en accord avec soi-même. Il est possible de se focaliser sur les points positifs, le chemin parcouru et les relations qui nous élèvent. Chacun ou chacune d’entre nous sait très bien esquiver autant de fois que nécessaire ce qui encombre sa vie et son histoire. Mais il est peut-être nécessaire d’accepter d’aller visiter ses zones d’ombres pour y faire entrer un peu de lumière.

Le Christ dit en reprenant une des premières paroles du Livre du Lévitique : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même »…. « Et tous les commandements se résument en cette phrase » dit Paul aux Romains. C’est avec cette simple parole que j’ai transformé ma vie et découvert que le chemin de l’altruisme et de l’écoute passe par la bienveillance et la générosité envers soi-même.

As-tu remarqué que les personnes qui assènent des vérités, leurs vérités, le font comme pour élever un rempart contre eux-mêmes, que ceux qui jugent se malmènent souvent eux-mêmes en accusant les autres du mal qui les rongent ? La naissance de la violence se situe aussi dans la peur de ne pas être à sa place.

Il n’y a ni vérité ni jugement dans l’amour de soi et dans l’amour tout court, il y a juste la conscience de la vie. Je m’essaierais bien à dire qu’à l’image de l’univers qui est un, peut-être nous pouvons juste être comblés par le simple fait d’être un. Parce que qu’est-ce que la quête d’harmonie et du bonheur sinon être bien avec soi-même et du coup bien dans son environnement ?

Combien de fois tu te dis intérieurement : « J’aimerais bien être aussi intelligent-e que tel ou telle, aussi bien, généreux-se, dynamique, fort-e, moins sensible ou moins sujet aux émotions…. J’aimerais bien, j’aimerais bien… » Changer est réellement difficile, mais la seule manière d’initier un début de transformation est sans doute de comprendre autant avec son corps qu’avec son esprit ce qui fait que nous sommes uniques, aimés et aimables. Le secret est en nous. La transformation ne commence que lorsque nous commençons à nous accepter avec toutes nos composantes en ombres et lumières, en chair et âme, en masculin et féminin et peut-être même en tant qu’image du divin.

Je cite ici volontiers Pierre Bérulle que j’avais cité dans mon livre « Psaumes insolites » : « L’homme est un miracle d’une part et un néant de l’autre. Car l’homme est composé de pièces toutes différentes. Il est céleste d’une part et terrestre de l’autre. Il est spirituel d’une part et corporel de l’autre. C’est un ange, c’est un animal ; c’est un néant, c’est un miracle ; c’est un centre, c’est un monde, c’est un dieu. C’est un néant environné de Dieu, indigent de Dieu, capable de Dieu et rempli de Dieu, s’il veut. »

Et puisque me vient maintenant l’envie de prendre la liberté de nommer ma foi et mon espérance, je dirais que tout être humain est idée de Dieu, projet de Dieu. C’est alors à chacun d’aimer cette idée, ce projet, et de se fondre dans cette part de divin qui l’habite pour s’aimer avec beaucoup d’humilité et se sentir digne et capable d’aimer à son tour et d’être aimé. Nous ne pouvons refuser l’amour quand il est authentique et vient du plus profond de soi-même. Apprends à t’aimer et l’amour que tu portes aux autres en sera décuplé.

Qui me connait mieux que toi ? - d’après le psaume 139 -Psaumes insolites

Tu connais mon âme, Seigneur,

Je la découvre comme une part de moi-même ;

Exposée aux vents de la vie, mais confiante,

Elle cherche en toute chose un signe de toi.

 

Tu la fais danser en moi

Et mon esprit s’émerveille,

Tu glisses en moi une joie intérieure

Que nul ne peut me prendre.

 

Dans le silence, mon âme s’est ouverte

Et je sens ta présence,

Mon esprit s’éveille et mon regard change,

Je vois le monde avec d’autres couleurs.

 

Tu connais mon cœur et le protège,

Dans le flot de mes émotions, tu es là,

Dans ma faiblesse, tu me rejoins,

Tu m’invites à la bonté envers moi-même.

 

Où que je marche, tu me suis,

Tu mets tes pas dans les miens,

Je m’ouvre à la compassion et à la bienveillance,

Rien n’est plus grand que l’amour.

 

Quand mon corps est fatigué et mon esprit perdu,

Encore une fois tu prends soin de moi :

Comme une mère avec un enfant dans ses bras,

Ta tendresse m’enveloppe et me rassure.

 

Comment t’échapper si tu es l’Amour ?

Comment te fuir si tu es Souffle de vie ?

Avant toute vie sur terre, tu étais,

Tu as choisi pour moi une place.

 

Je reconnais le miracle de la vie,

Chaque matin, j’en rends grâce,

Ce qui me semblait sombre devient lumière,

Même les obstacles s’effacent devant moi.

 

Seigneur, tu connais chacun de mes gestes

Et les élans de mon cœur,

Montre-moi le chemin que je peux prendre,

Je poserai un acte de justice et de paix.

 

Si tu pouvais mettre fin à la violence,

Si chaque être était aimé pour ce qu’il est,

Alors notre vie serait à la hauteur de tes attentes

Et notre amour comme un reflet de ta bonté.