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Tom

18 octobre 2023

Nous ne pouvons pas imaginer l’avenir quand tu ne penses qu’à jouer, à embrasser et à tendre les bras vers ceux et celles que tu aimes. Nous ne pouvons envisager le pire quand tes yeux s’émerveillent en apercevant ta sœur ou ton frère, quand tes parents te montrent leur amour à chaque instant, quand tes grands parents te serrent sur le cœur.

Nos cœurs sont serrés à l’idée de te perdre à cause d’une tumeur qui peu à peu envahit tout ton être, nous prions avec nos mots maladroits que tu ne souffres pas et n’osons invoquer nos peurs et notre propre souffrance. Tom, du haut de tes trois ans, tu nous invites à la beauté, à être ensemble encore et encore au-delà du temps et de l’espace. Tu nous invites à la vie. Ton âme est bien vivante quand ton corps montre des images qui inquiètent et font peur. L’âme parle du plus profond de ton regard et à la commissure de tes lèvres quand un sourire se lève. Ton âme est un soleil alors que l’hiver semble s’approcher.

Ta présence ressemble à Dieu s’il était enfant. Nous admirons ta force de vie et ta grandeur, nous espérons encore l’impossible et retenons nos larmes quand nous n’y croyons plus. Nous ne voulons pas te montrer notre peine. Alors nous sommes là, vivants avec toi encore aujourd’hui et peut-être demain, luttant pour la vie avec nos peurs de la mort.

Petit Tom, l’important n’est-il pas l’amour que nous nous portons les uns aux autres ? Nous savons au fond de nous que cet amour est plus fort que nos peurs et même que la mort. Nous goûtons ta présence auprès des tiens comme des moments d’éternité et osons croire que l’éternité n’a pas de fin. Sans aucun doute, toi, tu sais ce qui t’attend et que ce sera beau comme la vie au printemps qui donne mille couleurs ou comme une maman qui prend un enfant dans ses bras.

Tom, tu sais et nous ne savons pas, nous avons beaucoup à apprendre de toi et de cette maladie que nous trouvons si injuste. Tu es sans doute beaucoup plus grand que nous dans la compréhension de ce passage. Merci de ta présence et de ta force, petit Tom, merci du rire et des jeux, merci de nous inviter à la vie, même quand tu as mal.

Il y a moins d’un mois, j’écrivais cet article, le 2 novembre dernier Tom est parti, il a fermé les yeux pour ouvrir son âme à l’univers, accueilli par « une foule innombrable » comme le dit l’Apocalypse. Tom, je pense aujourd’hui à celles et ceux qui te pleurent et qui t’ont entouré de leur amour, merci de la beauté de ton courage, tu es un ange.

La mort - d’après le psaume 83 - Psaumes insolites

Dieu, je t’en supplie, prends la parole !
Tu sembles immobile et muet
Quand la mort frappe en pleine vie
Et que nous sommes là, démunis !
 
Il y a une révolte en nous-mêmes,
Une émotion que nous ne pouvons contenir.
Pourquoi ce visage si doux s’est-il effacé
Alors que son nom est sur nos lèvres et dans nos cœurs ?
 
Nous avions scellé une alliance avec toi
Et tu nous promettais la vie, le bonheur,
Nous sommes aujourd’hui face au néant
Et nos larmes ne cessent de couler.
 
Nous attendons un signe, un réconfort,
Il nous vient de nos amis, nos proches :
Nous nous serrons les uns contre les autres
Pour être sûrs que nos cœurs battent encore !
 
Comment la mort peut-elle avoir un sens
Alors que nous aimons la vie plus que tout ?
Et toi l’enfant, que deviens-tu
Derrière ce visage apaisé et sans vie ?
 
Dieu, fais tourbillonner la mort
Comme une paille qui vole dans le vent,
Comme le feu qui consume les broussailles,
Si tu pouvais la faire disparaître à jamais !
 
Une tempête s’est levée en nos cœurs,
Et pourtant nous nous tournons vers toi
Pour chercher une réponse à la souffrance.
L’amour peut-il s’éteindre avec la mort ?
 
Nous voudrions nous élever, rester dignes !
Evoquons les noms de ceux qui sont partis,
Ils se mélangent avec le tien,
Toi, Dieu d’amour et d’éternité.
 
Eh bien ! Que la mort le sache :
Toi seul a pour nom « Dieu de vie »,
Que nos âmes le murmurent sur la terre,
Et que nos cœurs en soient réconfortés.