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Tous saints !

1er novembre 2021

Avec Basile, nous avons parlé « équanimité », c’est le thème de sa retraite bouddhiste en ce temps de Toussaint. De quoi s’agit-il ? Une sorte de compassion profonde pour chaque être humain quel qu’il soit. Basile me dit : « l’équanimité, c’est chérir tout le monde de manière égale ». Joli programme de sainteté, difficilement atteignable au regard des sentiments petits et grands qui nous traversent et nous font préférer, aimer, rejeter, essayer d’aimer quand même, pardonner, avancer…..

Cela me rappelle l’Evangile de Luc au chapitre 6 : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent ». Ce que Luc a entendu de la bouche de Jésus, Jésus l’a sans doute pris dans la tradition biblique des Proverbes au chapitre 25. « Ton ennemi a-t-il faim ? Donne-lui à manger ! » C’est comme un élan spirituel, un état d’esprit qui met au loin nos petites tracasseries tout humaines. Nous sommes invités à bénir toutes celles et ceux que nous rencontrons.

Faire grandir en soi l’équanimité, c’est peut-être se connecter à l’autre sans rester sur la surface ou l’apparence, la première impression. Se connecter à l’essence même de l’autre, son âme, sa partie lumineuse et divine, au-delà des brouillards et des ombres. Voilà qui me fait regarder la Toussaint autrement. Reconnaître tout être humain comme saint, reflet de la lumière divine, rempli et capable d’amour, porteur de l’Esprit de Dieu. « Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui », dit le psalmiste, « …un fils d’homme que tu en prennes souci, tu l’as fait un peu moindre qu’un dieu, le couronnant de gloire et d’honneur ».

L’équanimité est donc ce trait qui caractérise les êtres de lumière, ces femmes et ces hommes que nous croisons et qui, par leurs simples regards ou sourires, nous font grandir d’un coup. A la manière de Dieu, ils nous font prendre conscience que nous sommes uniques et aimés tels que nous sommes, capables de bonté et aussi de lâcheté.

Le saint est imparfait, il a juste découvert qu’en lui il y a une immensité d’amour à la taille de Dieu. Le saint est équanime, il apprend à aimer toutes celles et tous ceux qui se présentent à lui, sans condition. J’aime les saints quand ils sont brouillons de Dieu, car il y a des brouillons qui sont meilleurs que la copie.

Bonne fête aux saintes et saints que nous sommes ! Et merci Basile.